« J’ai commencé le CrossFit en 2019, avant ça, je tâtonnais un peu entre cross training et body pump sans vraiment y trouver mon compte, c’était beaucoup trop rébarbatif pour moi, déjà psychologiquement, et au bout d’un certain temps je ne ressentais plus vraiment d’effet sur mon corps… du coup j’ai testé le CrossFit et je me souviendrai toute ma vie de ce premier wod : avec partenaire : 2k-1k-500m Row, 50-35-20 wall ball,20 burpees synchro entre chaque round. Malgré ça, je suis revenue (ouais ça tournait déjà pas rond là haut 🤷🏻‍♀️).

Depuis je viens très régulièrement, le CrossFit est vraiment intégré à mon mode de vie et est devenu essentiel à mon bien être, moral comme physique. Je dors mieux, je me tiens droite, je mange aussi mieux (ça va avec oui) et j’ai un « joli petit boule » (c’est pas de moi, je quote). En tout cas, quand je repense à mes débuts en 2019, je mesure réellement ma progression et je pense que je n’ai pas fini d’être surprise et fière de ce que mon corps sait faire. On va pas se mentir, on se lance souvent dans le sport pour aimer de quoi on a l’air mais in fine, on continue pour ce qu’on est capable de faire et pour repousser ses limites.

On a eu des petits bugs dans la matrice en 2020, le COVID, les innombrables confinements, l’incapacité de bouger comme on le souhaite, la baisse de moral, une vraie spirale négative.. mais ça permet aussi de se rendre compte que bouger c’est essentiel et c’est pour ça qu’on est tous sur notre tel comme des cons à 19:59 ! En 2020, on m’a aussi diagnostiqué un cancer du sein. C’est un vrai chamboulement dans une vie, on est comme sorti du système : on bosse plus, avec le Covid en prime on ne sort plus, le quotidien est rythmé par les rendez-vous médicaux et c’est pas simple à intégrer. J’en voulais énormément à mon corps au début car j’estimais le traiter plutôt bien mais bon, shit happens…

Du coup je suis sous chimio depuis Novembre et les effets secondaires sont divers et variés parce qu’en plus de détruire les cellules cancéreuses, le traitement s’attaque aussi aux cellules saines, résultat, on se sent mou, on a des nausées, le système immunitaire est affaibli, on est essoufflé en montant les escaliers quand on faisait 26 burpees à la minute sans trop de souci avant.. on perd ses cheveux.. bref, on repart un peu de zéro et on redevient un petit poussin. Reprendre le sport en début d’année, ça n’a pas été simple, dans le sens où j’avais très peu d’énergie physique mais que c’était pas encore super intégré dans le cerveau, il y a eu quelques frustrations à la reprise mais voilà, sortir du canapé, voir du monde, et par dessus tout bouger, c’était game changing!

Oui j’étais fatiguée, mais être fatiguée parce que j’avais été active est complètement différent d’être fatiguée de toute façon en étant restée dans la passivité. Moralement d’une part, et ça me donnait aussi un autre élan d’énergie pour le reste de la journée. Ce qui était surtout cool c’est que malgré les restrictions que j’ai: le Pac (NDLR: Port à Cath ou chambre implantable, permettant de préserver le capital veineux, en ayant qu’un seule site d’injection, lors de séances de chimiothérapie) notamment, je n’ai pas une seule fois eu de souci pour faire du CrossFit, les coachs m’ont toujours trouvé des adaptations (souvent du snatch !) et j’ai toujours pu m’entraîner, et mettre de l’intensité, à mon rythme et en fonction de la forme du jour.

Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir retrouvé un rythme qui me convient et même si j’ai des rares journées sans, je me sens globalement plutôt bien et j’ai la patate ! Si des personnes sous traitement, que les médecins autorisent ou encouragent à pratiquer une activité physique ont du mal à s’y mettre, venez woder avec nous !«